mercredi, août 27

Le Canada montre la réalité du net, conséquences...

REPORTAGE SUR LA PÉDOPHILIE
TQS aurait dû aviser ses téléspectateurs
Caroline RoyLe Journal de Montréal
08-08-2008 09h32Dernière modification: 12h15 (A ANALYSER) -->
Mieux vaut prévenir les téléspectateurs qui s'apprêtent à regarder un reportage sur la pédophilie. Le Grand Journal de TQS vient d'être blâmé pour avoir diffusé des images floues de jeunes filles nues sans avertir son public.
C'est le Conseil canadien des nor mes de la radiotélévision (CCNR) qui a rendu la décision. En novembre 2006, la journaliste Isabelle Dubé présentait un reportage intitulé Fillette agressée en direct au Grand Journal de Jean- Luc Mongrain à 18h.
La journaliste racontait alors qu'un agent de police ontarien, qui pratiquait de la cybersurveillance, a surpris une agression sexuelle sur une jeune fille en direct sur le Web.
Le reportage était accompagné d'images floues et prises sur Internet qui montraient à deux reprises des jeunes femmes aux seins nus. Il n'en fallait pas moins pour qu'une téléspectatrice se plaigne au CCNR.
«J'ai été terriblement choquée d'avoir eu à regarder des seins de fillettes de 11-12 ans et des images de jeunes filles écartées dans un lit», a écrit la plaignante.
Selon elle, de telles scènes semblent plus promouvoir la pornographie infantile que la dénoncer. «J'en ai eu mal au coeur et j'ai trouvé leur approche sensationnaliste et très pro-pédophile», a-t-elle ajouté dans sa plainte au sujet du Grand Journal.
Images utiles
À ces accusations, TQS a répliqué qu'il ne comprenait pas l'indignation de la femme, mais que les images étaient montrées seulement pour mieux appuyer le reportage.
Dans sa décision, le CCNR estime que TQS n'a pas diffusé des images si sensationnalistes et si explicites. «Le télédiffuseur a choisi des images discrètes, non exploitantes et en effet utiles pour l'histoire épouvantable qu'il devait rapporter», écrit le CCNR.
Le comité conclut néanmoins que le Mouton noir aurait dû prévoir un «avertissement quelconque» avant de passer ce reportage quelque peu désagréable. «Il était nécessaire que l'animateur ou la journaliste avertisse l'auditoire [...] surtout que le téléjournal mis en cause a été diffusé à 18h», indique le CCNR.
TQS a donc l'obligation d'annoncer cette décision une première fois d'ici trois jours lors d'une heure de grande écoute, puis une seconde fois d'ici une semaine. Le réseau devra aussi fournir une confirmation écrite de la diffusion à la plaignante.

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