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Un article sur le Japon, une réelle tristesse des faits

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JAPON – Hausse de la pédophilie sur Internet : fondements culturels de l’horreurPosté le Mardi 12 août 2008 @ 22:56:00 par CPDH

De janvier à juin 2008, un nombre record d'arrestations de personnes liées au marché de la pédophilie a été atteint selon les chiffres de l'Agence nationale de la police japonaise : plus de 300 personnes ont été interpelées. Le nombre d'affaires recensées a, lui, augmenté de plus de 17%.
Ces enquêtes et arrestations sont réalisées dans un pays où la production et le commerce d'images pédophiles sont interdits mais où leur possession pour son seul usage privé est légale.
En dépit de bien des similitudes apparentes, le Japon reste éloigné du modèle occidental dont les racines puisent dans le fonds judéo-chrétien. Contrairement à l'actualité occidentale, celle de l'Orient ne nous concerne pas immédiatement, car les interactions et influences culturelles sont moins importantes entre l'Empire nippon et la France qu'entre l'Allemagne et la même France, par exemple. Néanmoins, pour reprendre l'image [erronée], attribuée au météorologue Edward Lorenz, de l'effet papillon, un battement d'ailes de cet insecte à Tokyo pourrait déclencher un orage à Paris. La globalisation morale et psychologique existe aussi, notamment du fait du reniement par l'Occident de ses origines, comme de sa recherche de nouvelles morales. Comme du fait de l'entrée du monde dans ce « sixième continent habité » qu'est la Toile. Du relativisme des valeurs culturelles au relativisme des vertus, il n'y a parfois qu'un faible écart. C'est la raison d'être de cet article.
Si ces arrestations peuvent dissuader les pédophiles, il n'en reste pas moins que ceux qui possèdent des images pornographiques d'enfants, sont à l'abri des poursuites pénales. On ne peut que s'étonner qu'une si grande et intéressante nation, qui en était à son époque médiévale encore à la fin du XIXe siècle et qui était entrée de plain-pied dans le XXe siècle, permette la possession de telles images. Le Japon ignorerait-il que ces enfants sont des esclaves ? Ignorerait-il que des enfants acteurs de films pour adultes sont tués quand ils ne sont plus considérés comme utiles ? N'y a-t-il pas une contradiction entre interdire la diffusion de ces images et autoriser leur possession ? A moins que l'interdiction partielle ne soit pas le fruit d'une réflexion fondamentale mais la transposition de normes occidentales et chrétiennes qui s'ignorent.
Pour aller plus loin
Autant l'Orient est éloigné de l'Occident...
...Autant nos valeurs sont parfois distantes et ce que nous considérons comme des vertus, en contradiction. Nous survolerons, sans prétendre à l'exhaustivité, la situation morale du Japon pour comprendre comment les autorités peuvent accepter que des sujets possèdent des images d'enfants abusés sexuellement. Nous ne nous limiterons pas à l'examen de cette pédophilie, car elle s'inscrit dans le grand ensemble de la pornographie qui recule sans cesse ses limites. C'est toute une conception pervertie de la féminité qui explique ces horreurs. Après cette présentation, nous comparerons les fondements éthiques de l'Occident et du Japon. Nous finirons par un rapide examen de l'appréhension de certaines de nos vertus dans ce pays.
Un tour d'horizon de l'archipel
La pornographie et la sensualité sont prégnantes dans la culture nippone : lire un magazine de « charmes » dans les transports public ne pose pas de problème, par exemple. La femme depuis petite est vue comme un objet. La littérature japonaise, très délicate quand elle n'est pas indécente, est aussi un questionnement sur la différence homme-femme qui tourne quasiment à l'obsession [maladive] culturelle pleine de mélancolie. L'appréhension de l'autre sexe ne semblant pas s'être fait aussi bien qu'en Occident où elle n'est déjà pas parfaite. Une littérature qui heureusement peut aussi se limiter positivement à l'émerveillement face à l'amour.
Si l'on regarde le statut de la femme (nous aborderons celui des fillettes juste après), juridiquement, il semble, en fait, y avoir un malaise sur la question de sa place. La femme n'est encore, traditionnellement qu'une « subordonnée sexuelle ». Ce malaise est perceptible dans la Constitution qui doit insister sur l'égalité entre l'homme et la femme, comme pour conjurer la tradition. Ainsi, l'article 24 qui énonce le libre choix du conjoint et l'égale dignité des époux.
Les légendes circulent en Occident sur l'institution de la geisha, mais la confusion entre cette dernière et l'esclave sexuelle est un raccourci. Même si les services des geisha peuvent aller au-delà du traditionnel rôle de dames de compagnie. Néanmoins, même en s'arrêtant à la simple fonction traditionnelle de ces femmes, on ne peut que se dire qu'il y a là un rapport particulier à la féminité dans l'archipel : elle doit représenter l'inaccessible, voire l'intact, tout en nourrissant l'imaginaire(1). Il en va de même des jeunes adolescentes.
La majorité sexuelle est fixée à 13 ans ; toutefois, une personne de plus de 17 ans ne peut avoir de relations intimes avec un partenaire n'ayant pas encore atteint 17 ans. Cette précaution vise à prévenir la prostitution des écolières et lycéennes. De fait, la jeune fille est presque idolâtrée pour sa vertu, comme elle est un objet de fantasme. La parade consiste alors en la production de revues proposant des dessins de jeunes filles, parfois des enfants.
Le droit japonais ne réprime pas ces productions d'enfants virtuels contrairement, par exemple à la loi américaine de protection qui interdit ce type d'images digitales. Loi votée pour contrer la jurisprudence de la Cour suprême fédérale qui affirmait qu'une précédente loi antipédophilie visant la pédophilie virtuelle était inconstitutionnelle. Pour la Cour suprême l'argument selon lequel la pédophilie virtuelle peut conduire à la pédophilie réelle infantile virtuelle ne suffisait pas pour la prohiber. Ou encore contrairement à la loi allemande. Quant à la France, la Cour de cassation a précisé le sens de l'article 227-23 du Code pénal, en y intégrant les images pornographiques d'enfants virtuelles. La Cour de cassation ainsi confirmé l'arrêt d'une Cour d'appel qui avait retenu que « le délit est constitué, dès lors que le personnage mis en scène, réel, virtuel ou imaginaire, présente les traits d'un mineur, ou sa représentation, dans une situation pornographique. »
Ce droit japonais qui ne condamne pas les productions d'images virtuelles mêmes très crues, autorise donc aussi la possession d'images pédophiles réelles.
Parallèlement à ces déviances, à l'instar des femmes adultes par rapport aux hommes, les filles bénéficient juridiquement de l'égalité avec les garçons. L'article 26 de cette loi fondamentale dispose que « Chacun est tenu de donner aux garçons et aux filles, sans exception, placés sous sa protection, l'enseignement élémentaire dans les conditions prévues par la loi. » Cette insistance sur les droits des filles n'est pas anodine dans ce pays. Cette Constitution, rappelons-le, a été adoptée sous la pression des Américains au sortir de la guerre. C'est dire que le droit est en décalage avec la société et que les lois n'expriment pas toute la quintessence d'une Constitution d'origine occidentale et de fonds judéo-chrétien. Par exemple alors que l'article 18 de la Constitution interdit la « sujétion quelconque... [et] la servitude involontaire », la loi de 1999 sur la prostitution et la pornographie autorise la détention de vraies images pédophiles.
Profitant de cette contradiction des valeurs, l'industrie du sexe est en terrain favorable au Japon. Contrôlée par la mafia, elle est toujours en expansion, ce même si le Gouvernement essaie de saper la mainmise du syndicat du crime sur les activités économiques dont fait partie la prostitution. L'administration accordant des visas d'« artiste » pour les activités de danse pornographique (55 000 en 2003), il faut bien parler d'une activité économique de l'esclavage sexuel qui compte pour jusqu'à 3% de l'important PIB du Japon). L'importation de ces femmes et enfants est en grande partie organisée par la mafia, ce avec la bénédiction-même de certains Etat d'émigration, comme la Thaïlande qui voit ses ressortissantes d'âge nubile participer activement à l'accroissement du PNB et des recettes dans une très forte devise.
Si dans la réalité la femme est toujours traitée un être de second rang, comme d'autres personnes(2) des êtres inférieurs, il n'est pas étonnant que, par ailleurs, les enfants de moins de 17 ans soient toujours l'objet de la convoitise, les mêmes conceptions demeurant. Ce d'autant plus que la quête de la jeunesse est un rêve comme en témoigne le succès des Belles endormies de Kawabata. Il y a dans cette orientation sociale une réelle différence avec l'héritage judéo-chrétien de l'Occident, lequel malheureusement se perd.
Les fonds éthiques de l'Occident et du Japon
La civilisation occidentale a longtemps été modelée par le christianisme et, en dépit d'un fort recul de la pratique religieuse, bien de ses valeurs imprègnent la société. Pour le croyant, il s'agit non seulement de valeurs, mais également de vertus. Les valeurs sont relatives et ce seul nom ne désigne pas la charge positive ou négative d'une conception. On parle ainsi indifféremment des valeurs de droite et de gauche même quand elles se contredisent. La vertu est une valeur, mais une valeur non relative : si le partisan de tel bord politique ne peut qu'admettre qu'une position contraire à la sienne est une valeur, il ne peut, en revanche, pas la qualifier de vertu. Un exercice contraire serait relativiste. C'est sous l'angle des vertus, « christiano-centré » qu'il faut considérer cette différence entre l'héritage [à défaut de pouvoir encore parler sérieusement de prégnance contemporaine du christianisme] de l'Occident et la culture japonaise, ce même au risque de sembler défendre l'impérialisme moral. Ce « christiano-centrisme » est un choix certes arbitraire, mais dont les valeurs qu'il promeut sont considérées comme des vertus par ceux qui, dans le monde entier, aspirent au respect de la dignité humaine. Il s'agit donc d'un point de comparaison arbitraire, mais universellement reconnu pour les vertus qu'il propage(3). Ce point posé, nous pouvons confronter deux mondes dont les univers mentaux sont très différents en ce qui concerne notre sujet.
L'Allemagne fût la grande alliée du Japon durant la Guerre de 1939-45. Comme lui, elle a commis l'Irréparable et l'Indicible. En matière d'abus sexuels, les soldats de l'Empereur ont commis des horreurs, que ce soit en Mandchourie ou en Indonésie, allant très loin dans le raffinement de l'indélicatesse en vue de satisfaire leur curiosité « scientifique ». L'armée nippone a peut-être employé jusqu'à 200 000 prostituées coréennes forcées sous le nom de « femmes de réconfort ». Mais alors qu'une grande partie du peuple allemand a reconnu ses crimes, ce jusqu'à l'un de ses chancelier en son nom(4) et ne conteste pas l'Histoire, le Japon peine toujours a admettre son passé. Ainsi, si Yohei Kono, le secrétaire en chef du cabinet du Premier ministre, avait reconnu en 1993 le rôle de la hiérarchie militaire dans ces crimes, le 26 août 2007, après « enquête », le Premier ministre, Shinzo Abe, a affirmé que la prostitution n'avait pas été contrainte. La réaction de la Chambre des représentants, aux Etats-Unis, a irrité le Japon encore bien imperméable à cette reconnaissance.
L'Allemagne a été le premier Etat à inscrire dans sa Loi fondamentale le principe du respect de la dignité humaine. Plus encore elle justifie juridiquement et préalablement cette mention par la repentance devant Dieu. Ce qui a facilité cette prise de conscience allemande et permis cette repentance, c'est le christianisme(5). S'il est une foi qui pose la repentance comme une vertu, c'est celle dans le Dieu des religions judéo-chrétiennes. Cette repentance est liée à la fois à la sainteté de Dieu en présence duquel le péché doit disparaître et à la dignité du genre humain, que la victime soit étrangère ou nationale, enfant ou adulte, homme ou femme. Car la femme et l'enfant ne sont pas des êtres de second rang dans le christianisme. Même pas quand elle est considérée comme une simple prostituée.
La littérature biblique est riche de mentions de la bienveillance de Dieu envers la femme considérée comme l'égale de l'homme en Christ. Il s'agit d'une opposition entre le christianisme et les traditions des sociétés qui elles attribuent à la femme un rôle d'accessoire(6). A certains religieux qui remerciaient Dieu de ne pas être nés femmes, le Christ en profitait pour glisser que les prostituées [qui le reconnaîtraient] les précèderaient au Paradis. Il s'agit presque d'un écho à la protection accordée à la femme prostituée Rahab, en Terre promise, femme mentionnée dans la généalogie [civile] de Jésus.
Et concernant la sexualité, la Bible n'établit pas de prééminence de l'homme sur la femme, refuse cet égoïsme : la sexualité est conjugale, c'est-à-dire exige un vis-à-vis féminin établi sur le même plan que l'homme et non traité comme un objet, qui a le droit de refuser. Un vis-à-vis qui peut attendre de son conjoint qu'il se respecte lui-même, par exemple en restant fidèle et en ne souillant pas le lit conjugal par une dégradation de son épouse. Car l'homme qui ne respecte pas le corps de son épouse ne respecte pas son propre corps, réduit à l'animalité.
Quant à l'enfance, la Bible exige le respect de son innocence et de sa dignité. Les parents se doivent de le traiter ainsi. Et Dieu interdit aux Juifs de sacrifier leurs enfants, car imiter les civilisations d'alentour serait une abomination. Et le Christ menace du châtiment divin qui toucherait à un enfant [innocent]. La candeur de ces petits êtres est défendue par le Seigneur. Toute relation sexuelle entre un enfant et un adulte est condamnée car l'enfant ne peut être traité comme un objet. Même à supposer qu'il y consente, il n'a aucun recul, aucune maturité pour comprendre toute la portée de l'acte.
Ainsi, l'absence d'indignation au Japon suite à la vente par un père de photos de sa fillette consentante à une revue, ne peut être justifiée même par la différence culturelle : le christianisme pose le principe universel de la dignité humaine et du respect de l'enfant. Etant un humain, assurant la relève des générations, l'enfant dévoyé est le prélude à une humanité disloquée. Pour cette raison au moins, le principe judéo-chrétien de respect de l'enfant devrait être universel. Comme nous le verrons, cette extension sans enracinement dans la foi chrétienne ne permet que de freiner les dérives apparentes, pas de refonder les normes morales.
En comparaison, le Japon shintoïste perméable à la propagation du bouddhisme importé au VIe siècle qui n'a pas été sans interactions avec le shinto, l'a peu été aux missions chrétiennes du XVIe. Cet amalgame s'est fait en dépit du mépris affiché par les autorités du shintoïsme. Si les Japonais pratiquent le shinto, ils complètent cette religion avec le bouddhisme dans leur pensée sur la mort et l'au-delà, ressentant le besoin d'être rassurés sur l'autre monde. En effet, la religion nationale est peu diserte sur ces thèmes.
Le bouddhisme distingue deux types d'action : celles qui ont des conséquences positives (habiles) et celles qui ont des conséquences négatives (malhabiles). Ainsi, ces actions ne sont en elles-mêmes ni positives, ni négatives et c'est l'état d'esprit les portant qui compte. Même si les Japonais pratiquent le shinto, le souci de l'au-delà règle plus ou moins consciemment les actions. Comment le relativisme quant au bien et au mal ne peut-il prospérer à partir d'une telle conception moins normative que dans bien d'autres religions, dès lors que la pornographie ou la prostitution est quasiment consubstantiel à tout un pan de la tradition culturelle japonaise ? D'autant plus que cet amalgame entre bouddhisme et shintoïsme ne prend pas réellement en compte la place de la femme dans le bouddhisme meilleure que dans la religion japonaise, ce en dépit de tout ce qu'on reprocher au bouddhisme. Et à cet amalgame est joint tout le consumérisme japonais qui a permis l'explosion du commerce de la femme et de la pornographie, qu'elle soit pédophile, éphébophile ou concerne des adultes. Le règlement de sa conscience, sa pensée, ses actes sur une espérance qui est absente de la pensée nippone, malgré le recours au bouddhisme, n'étant pas possible, il n'est pas étonnant que ces névroses et obsessions sexuelles trouvent là leur lit.
L'imposition au Japon d'une morale d'origine chrétienne : le constat
Au préalable, il faut nuancer le schéma : les civilisations chrétiennes n'ont pas toujours été à la hauteur de l'exigence évangélique, loin s'en faut. Et concernant le sujet traité, les maisons pour que les soldats américains aient des relations sexuelles avec des prostituées sur l'archipel, sont un fait indéniable. Mais non rattachable au christianisme qui condamne l'utilisation du prochain. Par ailleurs, le christianisme affirme que des personnes n'ayant pas reçu les commandements du Christ peuvent faire le bien et chercher à règler leur vie sur une morale commune à l'humanité, sans laquelle celle-ci n'aurait pu subsister longtemps. Il n'est pas question de prétendre à une distinction manichéenne du monde entre les bons Occidentaux et les horribles Japonais. La perversion a été contenue dans la civilisation occidentale par le haut, par des normes, ce qui n'empêche pas que les pensées pouvaient, même dans les nations les plus chrétiennes, être mauvaises. La Bible ne distingue pas, devant Dieu, de conséquences entre, par exemple, entretenir des fantasmes pédophiles et violer un enfant. L'intention, même non assouvie, vaut l'acte. Il y a déjà le manque de respect de Dieu et de l'autre. S'autoriser des exceptions, c'est se mettre en situation de risque. La pornographie peut conduire au viol, par exemple. Ce n'est donc pas l'action ou l'abstention, soumis(e) à la norme étatique ou à la morale commune qui compte avant tout, mais le règlement individuel des actes de chacun sur une bonne conscience. La loi ou la coutume ne peut régir le for intérieur.
Après la guerre, les Américains ont confirmé les normes sur les bonnes mœurs datant de l'ère Meiji prohibant la diffusion d'images licencieuses en veillant sur le travail législatif de la Diète pour que la loi prenne en compte les nouveaux supports de communication, tels que les films. Mais cette confirmation vécue comme une imposition par l'autorité d'occupation a été assez rapidement contournée. L'article 175 du Code pénal trace une frontière entre les bonnes mœurs et l'obscénité, mais les juges se montrent de plus en plus laxistes. Une morale chrétienne qui est propagée sans être accompagnée par sa signification, si elle est utile, ne suffit pas à contenir les dérives.
Pour contourner la loi, les éditeurs ont développé le commerce des images virtuelles. Jugées légales alors qu'elles engendrent de la frustration, personne ne faisant sérieusement sa vie avec des images comme compagne. Pourtant, l'article 175 réprime la vaine stimulation du désir.
De plus en plus et déjà avant ces images, le cinéma japonais avait commencé à s'aventurer dans la pornographie jusqu'à son film culte de 1976, L'empire des sens. Cependant, la loi étant encore assez sévèrement appliquée parfois, les promoteurs de la pédophilie ont développé toute la littérature représentant des enfants virtuels. Il est indéniable qu'il y a là le témoignage d'une quête de leur virginité. Alors qu'un Job pouvait dire qu'il ne convoitait pas de jeunes filles, dans la culture nippone fantasmer sur des enfants mêmes irréels n'est pas choquant. Et, sous cet angle, ces images ne s'opposent pas à l'article 175 lu restrictivement, qui fait référence à la norme morale communément acceptée. Autrement dit, si cela ne choque pas, il n'y a pas de problème. Même si on se doute que ces images sont un palliatif pour des adultes « curieux » des enfants. Job avait probablement compris les raisons de l'obéissance à Dieu, alors qu'au Japon, la norme d'origine chrétienne, même si elle confirme une norme impériale du XIXe siècle, n'est qu'une norme incompréhensible par bien des adultes.
...Autant les transgressions peuvent s'éloigner du Japon
Néanmoins, l'échec de cette imposition des droits de la femme comme du refus de la pornographie n'est pas total : tout d'abord parce que le laxisme face à la loi ne s'impose pas d'un coup, mais surtout et plus positivement, parce que les autorités commencent à réagir. Ainsi, en août 2007, la police a perquisitionné dans les locaux du Nihon Ethics of Video Association considérée comme peu sérieuse. Sans compter le fait qu'après avoir constaté que les cas de harcèlement sexuel avaient triplé en huit ans selon les rapports de police, dans certaines villes ont été mises en place des wagons réservés aux femmes. Un esprit chagrin pourrait se demander s'il y a vraiment là un progrès : traditionnellement la femme subordonnée de son père puis de son mari est jalousement protégée des autres hommes. Mais une certaine prise de conscience de sa valeur comme être humain peut avoir amené cette innovation. Considérée comme subordonnée, la femme était quand même vue comme un être humain et cette culture n'empêche pas, au fond, un père d'aimer sa fille, par exemple. Enfin, les pressions internationales pourraient pousser le Japon à réprimer même la possession à titre individuel de films pédophiles. Déjà en mai, le gouvernement a déposé un projet de loi criminalisant enfin la possession de films pédophiles, mais il faudra attendre le vote à la Diète où le Parti Libéral s'opposera au vote, pour voir si le Parlement est prêt ou non. Cependant, ces tensions internes révèlent que cette évolution est plus le résultat d'une globalisation et des interactions du Japon avec les autres Etats que d'une véritable prise de conscience de la place normale de la femme et de l'enfant dans la société. Même si l'Empire ne manque pas de sujets défendant la dignité humaine, chrétiens ou non.
Le Japon est une grande nation, intelligente et même sensible dans certaines de ses productions. Il semble incompréhensible qu'à côté d'une écriture dépouillée, minérale et parfois comme en apesanteur, soit juxtaposée toute la lourdeur d'une perversité qui se défend au nom de la tradition et du relativisme. Mais il est vrai que l'intellect d'un peuple n'assure pas la morale et le respect au détriment d'une partie de sa population. La sensibilité dans la littérature japonaise trahit un certain désarroi que ne peut combler ni la consommation de masse, ni l'inventivité des ingénieurs en robotique qui s'évertuent à créer des robots qui pourraient satisfaire les désirs intimes de leurs propriétaires. Mais au-delà du Japon - et nos sociétés sont concernés -, toute civilisation qui évacue Dieu, finit par évacuer la morale à laquelle elle ne trouve pas de support indépendant. Et sa quête du bonheur comme du sens se fait de la manière la plus aisée : par la satisfaction immédiates des désirs, lesquels gagnant parfois en perversité peuvent conduire à y mêler les enfants, soit comme spectateurs, soit comme participants.
Une société qui se pervertit, déforme ses enfants comme c'est de plus en plus le cas en Occident. L'histoire biblique des enfants qui voulaient, comme les adultes, abuser des visiteurs du neveu d'Abraham ne doit pas étonner : l'enfant doit être préservé et s'il ne l'est, il perd le sens du bien dont il a déjà, petit, le pressentiment. C'est le papillon de Tokyo à qui l'on coupe les ailes et dont les sanglots s'entendent jusqu'en Occident.
(Jean Degert) CPDH - 12/08/08
(1) Même les nouvelles « geisha » du petit écran doivent veiller à leur image : ainsi une animatrice d'une chaîne de télévision a été licenciée après avoir été surprise, un verre à la main avec un sportif dans un hôtel. Il s'agit encore là d'un témoignage du profond décalage entre le fantasme d'une femme immaculée et celui de son utilisation.
(2) Les membres de l'ancienne caste des Eta (les Burakumin) sont encore considérés comme étant des êtres inférieurs
(3) En dépit des attaques systématiques et médiatisées sur le « moralisme impérialiste » occidental en matière de droits de l'homme de la part de ceux qui, remplis d'une haine de soi en tant qu'Occidentaux et qui pensent mieux savoir qu'un Chinois ou un Saoudien s'il a raison ou non de souhaiter plus de liberté, il n'en reste pas moins que les peuples aspirent toujours à une reconnaissance de leur dignité au moins en tant que communauté (conflits d'indépendance, par exemple, mais aussi révolutions).
(4) Précisons que le futur Chancelier Brandt avait combattu les troupes de son propos pays sous ce pseudonyme qui lui a été légalement reconnu par la suite.
(5) Ainsi quand des potentats de certains pays exigent de l'Occident qu'il se repente, à tort ou à raison, ils manient un concept d'origine chrétienne.
(6) Signalons que concernant le catholicisme, la question que se serait posé Rome sur le fait de savoir si la femme a ou non une âme est un mensonge qui sert à nuire au christianisme en général.
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- Confession d'un tueur
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