jeudi, septembre 18

Le Maroc se débat, face à l'inadmissible


Comment arreter ce type avec son coran à la main, qui encourage la pédophilie que j'appelle consacrée?, comment aider ce pays, dans cette tourmente pour que le droit de l'enfant soit respecté?




Sa Fatwa a fait scandale au Maroc et dans le monde. Mais il la maintient
Jeudi, 18 Septembre 2008 09:28 Brahim Mokhliss

Ayant pris connaissance d’une fatwa qui autorise le mariage de fillettes de neuf ans, la société civile a réagi contre son auteur, le salafiste Mohamed Ben Abderrahmane Al Maghraoui.
Le salafiste Cheikh Mohamed Ben Abderrahmane Al Maghraoui, le fondateur de l'association Addawa Ila Al Coraane wa Sounna (Appel au Coran et à la sunna) a soulevé un tollé par sa fatwa (avis religieux) qui autorise le mariage de fillettes de neuf ans. Des ONG, un avocat, des internautes marocains et étrangers, la presse nationale et internationale ont réagi pour dénoncer cette fatwa. Ils ont considéré que cet avis encourage la pédophilie et vise à bouleverser la stabilité sociale du pays. Ils ont aussi estimé que cela porte atteinte aux dispositions du code de la famille qui institue la capacité matrimoniale à 18 ans. Selon eux, les divagations du cheikh portent également atteinte aux dispositions de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant.La fatwa décriée est publiée sur le site du cheikh Al Maghraoui (maghrawi.net ou darcoran.net) depuis le 12 août dernier. Elle a été émise en réponse à un interlocuteur étranger qui lui a posé une question via Palktalk, nous affirme Zakaria Abousohayb qui gère le site du cheikh Maghraoui.
La question a été posée pour savoir si une « femme » peut être mariée avant d’avoir ses règles menstruelles ».« (…) Quand la femme a la capacité de supporter (sexuellement) l’homme, elle peut être mariée quel que soit son âge. Evidemment, celles en bas âge et en très bas âge ne peuvent pas être données en mariage. Mais il se peut que les filles de 10 ans, 11, 12 ou treize ans aient une structure physique et des capacités mentales qui leur permettent de se marier. Il nous a été dit et avons vu que des filles de 9 ans ont la capacité de se marier autant que le sont les filles âgées de 20 ans et plus. Et cela ne pose aucun problème », a répondu Maghraoui. Il persiste donc à vouloir autoriser le mariage précoce des petites filles. La seule condition qu’il pose, c’est que la fillette montre la capacité physique à supporter la vie conjugale. Pour cela, Cheikh Maghraoui évoque l’interprétation directe du texte du hadith où il est rapporté que le prophète a épousé Aïcha alors que celle-ci n’avait que 9 ans. D’ailleurs, en réponse à ses détracteurs, il a publié une mise au point où il reprend ces arguments et d’autres (les avis des quatre rites) et s’attarde en particulier sur la position du rite malékite, qui, selon lui, autorise le mariage précoce.
Il appelle ses détracteurs à lui répondre « scientifiquement » par des arguments qui se tiennent « religieusement ». Il est à signaler qu’un avocat des barreaux de Rabat, Mourad Bekkouri, a saisi le parquet au sujet de cette fatwa, lui demandant de lancer une poursuite contre Maghraoui. Pour se défendre, le cheikh estime que sa fatwa est basée sur des référentiels qui se tiennent. Il a écrit dans sa mise au point qu’« intenter une action en justice contre l’auteur de la fatwa et l’offenser dans les journaux et magazines, c’est offenser le prophète ainsi que les savants de l’Islam et à leur tête les leaders des quatre rites (hanafite, malékite, chaféite et hanbalite). Cela porte aussi atteinte aux sources authentiques de l’Islam que ce soit les livres du hadith et d’interprétation de « sira » (biographie du prophète) », a-t-il écrit dans sa réponse.
Entretien exclusif avec cheikh Mohamed El Maghraoui

« Epouser des fillettes de 9 ans n’est pas un crime »

Cheikh Mohamed El MaghraouiAttaqué pour une fatwa qu’il a publiée sur son site Internet autorisant le mariage des petites filles, Mohamed Ben Abderrahmane Al Maghraoui se défend.Pouvez-vous d’abord nous parler du contexte de votre fatwa et quand aviez-vous donné cet avis ?A vrai dire, je ne sais pas quand est-ce que je l’avais donné. Il faudrait pour cela revenir à mon site pour voir. C’est peut-être une ancienne fatwa.Quelles sont vos références quant à l’avis religieux que vous avez prononcé ?
Cet avis se réfère au Hadith du prophète. Il y a un hadith contenu dans Sahih Al Boukhari (Tomme 7, pages 282 et 283). Il est contenu dans le chapitre qui traite du mariage du prophète. Dans ce hadith, l’épouse du prophète Aïcha rapporte que le prophète l’avait épousée à l’âge de neuf ans. D’ailleurs, c’est une évidence qui est reprise également dans le Sahih Mosslim et dans différents ouvrages qui reprennent la vie du prophète.C’est un fait qui est connu. Je ne peux pas émettre un avis et parler ainsi sans me référer à un texte religieux considéré comme authentique. Mais admettre le mariage à neuf ans n’est-ce pas en contradiction avec le code de la famille?
C’est vrai que le code de la famille fixe l’âge du mariage à 18 ans, mais il donne aussi au juge la prérogative d’autoriser le mariage, selon son appréciation, à un âge inférieur. Et je connais beaucoup de gens qui ont épousé des filles qui ont cet âge de neuf ans. Le code de la famille permet au juge de voir, selon son appréciation si la fille a la capacité du mariage. Pour cela il la convoque et il demande un certificat médical qui prouve qu’elle a la capacité de se marier. S’il relève cette capacité il a le pouvoir discrétionnaire de la marier.Mais cela est considéré comme un encouragement au mariage des filles en bas âge
Dans mes avis, j’encourage toujours mes interlocuteurs à se référer au juge pour se marier. Je n’ai jamais encouragé quelqu’un à se marier en dehors de cette procédure.Fikh Al Wakie (doctrine réaliste), comme disent les foukaha (docteurs de la religion), doit être pris en considération. Il est évident que de notre temps, une fille de neuf ans doit être sur les bancs de l’école, non ?
Nous devons toujours nous référer aux pratiques du prophète. Nous disons que s’il arrive qu’une fille de neuf ans se marie et si l’intérêt d’un musulman l’exige, ce n’est pas un crime. Car cela se trouve dans la tradition du prophète.Votre fatwa va encourager la pédophilie
En aucun cas il ne m’est passé par l’esprit d’encourager la pédophilie.Mais le fait de donner cet avis, cela encourage des gens, notamment ceux qui croient en vous, à contracter ce genre de mariage avec des enfants, en arguant de votre fatwa ?
Malgré l’existence de textes religieux qui autorisent ce mariage, les intéressés doivent avoir au préalable l’autorisation du juge. Personne ne pourra se marier sans cet accord. Ne pensez-vous pas qu’une telle fatwa porte atteinte à l’image du prophète et à l’Islam notamment chez les occidentaux qui ont l’Islam dans le collimateur ?
C’est notre religion. Et nous puisons ses principes dans ses sources originales. Nous ne pourrons pas dissimuler des choses qui existent dans nos principales sources religieuses. Est-ce que nous allons omettre de les lire et de les voir alors qu’il s’agit de faits qui concernent notre prophète. Quelle est votre réaction par rapport à cette campagne menée contre votre fatwa ?
Je n’ai pas suivi cette campagne. Avant de mener cette campagne il aurait fallu que ses initiateurs aient contacté la personne concernée – moi - et lui demander son avis sur la chose et l’avoir entendue. Mais de se référer à une simple fatwa, qui est peut être ancienne, pour éclabousser ma personne, ce n’est pas une bonne chose. Le fait d’insulter une personne ainsi sans prendre la peine de la contacter est incorrect. C’est pourquoi je pense que cette campagne cache des arrières pensées. Il y a beaucoup d’exagération et peut être de la mauvaise foi. Car on écrit sur moi comme si ont écrit sur quelqu’un qui n’est plus de cette vie. Personne ne m’a contacté pour avoir ma propre version.
Il y a une action en justice contre vous comment allez-vous réagir ?
Je n’ai encore rien reçu dans ce sens. Mais s’il y a une action en justice contre moi bien sûr que je vais me défendre. J’ai tous les documents pour apporter mes arguments. Et celui qui veut porter atteinte au prophète, c’est son affaire, car c’est la tradition du prophète qui est en jeu, là.
Un avocat saisit le parquet
Mourad Bekkouri, avocat du barreau de Rabat, a été l’un des premiers à agir contre la fatwa émise par Cheikh Mohamed Ben Abderrahman Al Maghrawi. «J’ai saisi le procureur général du Roi par une requête où je lui demande de réagir, par voie de justice, contre Mohamed Ben Abderrahman Al Maghrawi parce que ce dernier porte atteinte au code de la famille, aux droits des enfants et incite au viol », nous a précisé Me Mourad Bekkouri lorsqu’il a été contacté par le Reporter.
Zemzmi cloue au pilori Maghraoui
L’islamiste Abdelbari Zemzmi, député du Parti de la Renaissance et de la Vertu, a qualifié la fatwa de son homologue Al Maghraoui de « véritable aberration ». S’exprimant sur cette fatwa, il la juge comme relevant « d’un univers complètement absurde ». Pour lui, « marier une fillette de neuf ans, c’est plus que précoce, c’est une tragédie que toute famille refuserait de faire subir à son enfant. Cheikh Mohamed Benabderrahmane Al Maghraoui fait malheureusement partie de ces «salafiyine motachaddidine», (salafistes extrémistes) qui interprètent les textes religieux de manière rigide et sèche. Le mariage d’une fillette de neuf ans ne peut exister et n’est nullement réaliste. Je considère cette fatwa comme une mauvaise interprétation du texte sacré », a-t-il déclaré.
Najat Anwar, présidente de l’association, « Touche pas à mon Enfant » :
"En ce qui concerne l’Iftaa (l’habilité à lancer des fatwas), en général, je crois que l’Etat doit jouer un rôle de premier plan. Nous avons tous en mémoire les vastes campagnes visant à éviter toute déviation du discours religieux. L’Etat doit encore investir dans ces campagnes d’information pour conserver une direction religieuse. En ce qui concerne la fatwa du dénommé Maghraoui, selon ce que j’en ai compris, cela relève de l’absurde. La majorité d’entre nous ont été choqués, voire réellement indignés de la tenue de tels propos de la part de ce Cheikh qui risque de nuire grandement à notre stabilité religieuse.Un des rôles du mufti est d’aider les gens à résoudre leurs problèmes et non pas d’en créer de nouveaux.Pour être forte, notre réaction demande une réflexion mûre et lente pour bien identifier les causes de diffusion de tels propos.Nous ne pouvons prendre à la légère de telles déclarations et nous ne pouvons les banaliser. Nous avons ici un signal d’alarme.Tous ensemble nous devons réagir à de telles déclarations. Car nous ne pouvons pas accepter la diffusion de tels propos déstabilisants et déshumanisants."
L’âge du mariage et les pouvoirs du jugeVoici ce qu’énoncent les articles 19 et 20 du code de la famille qui traitent de l’âge du mariageArticle 19 - La capacité matrimoniale s’acquiert, pour le garçon et la fille jouissant de leurs facultés mentales, à dix-huit ans grégoriens révolus.Article 20 - Le juge de la famille chargé du mariage peut autoriser le mariage du garçon et de la fille avant l’âge de la capacité matrimoniale prévu à l’article 19 ci-dessus, par décision motivée précisant l’intérêt et les motifs justifiant ce mariage. Il aura entendu, au préalable, les parents du mineur ou son représentant légal. De même, il aura fait procéder à une expertise médicale ou à une enquête sociale.La décision du juge autorisant le mariage d’un mineur n’est susceptible d’aucun recours


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