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suite du livre Canadien

Livre
Les enfants en danger
Daniel Renaud13/09/2008 08h16

Avec son livre, le journaliste Julian Sher veut secouer parents et juges.
«Les gens ne réalisent pas que derrière chaque photo, il y a le viol d'un enfant.» Après le Ku Klux Klan et les motards, le journaliste Julian Sher lance un livre sur les cyberprédateurs, pour secouer les parents et le système judiciaire.
«Les parents ne veulent pas que leur enfant aille seul au parc après 21 heures mais ils le laissent aller sur Internet, le plus grand terrain de jeu du monde», déplore M. Sher.
Dans son nouveau livre, intitulé Un enfant à la fois, qui sera lancé la semaine prochaine, aux éditions de l'Homme, le journaliste chevronné raconte toute l'horreur des supplices infligés à des milliers d'enfants partout dans le monde, dresse le portrait des cyberprédateurs et décrit la lutte acharnée que les policiers leur livrent.
Le journaliste égratigne au passage la magistrature canadienne, qui est souvent très indulgente comparativement à son équivalente américaine, et les moyens insuffisants accordés aux escouades spécialisées contre la pédophilie sur Internet.
«Quand les enquêteurs veulent analyser un ordinateur saisi, ils doivent faire la queue comme les autres alors qu'il y a peut-être un enfant en danger», dénonce-t-il.
«Les juges rendent de faibles sentences contre les prédateurs. Ils se disent que ce sont seulement des photos. Mais ces photos sont des scènes de crime. Derrière chacune d'entre elles, un enfant a été violé», dit-il.
De dinosaures à James Bond
En Angleterre, Microsoft a ajouté à son logiciel de conversation MSN un bouton 911 sur lequel tout jeune internaute peut cliquer s'il est victime des avances d'un cyberprédateur et ainsi entrer automatiquement en contact avec la police locale.
«Il faudrait que Microsoft, qui a pourtant aidé les policiers du Canada et des États-Unis, mette sur pied un tel système dans ces deux pays», croit M. Sher.
On retrouve dans le livre de 300 pages plusieurs chapitres palpitants dans lesquels l'auteur décrit toute l'ingéniosité avec laquelle les policiers ont attrapé des cyberprédateurs particulièrement abjects. «En retard sur les cyberprédateurs il y a quelques années, la police les bat maintenant sur leur propre terrain», dit-il.
Opérations clandestines
«Elle fait des opérations clandestines qui lui permettent d'infiltrer des réseaux comme elle le fait avec le cartel de Medellin», ajoute le journaliste à titre de comparaison.
«Mais la police ne peut surveiller Internet 24 heures sur 24 et elle croit que la seule façon de gagner, c'est que les enfants et les parents deviennent ses yeux et ses oreilles», conclut Julian Sher.
Découvrez comment des policiers canadiens se sont lancés à la recherche de Jessica, une pauvre victime en danger, au cours d'un sauvetage trépident. Des extraits du livre Un enfant à la fois seront publiés demain, dans Le Journal de Montréal.
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LA CYBERPRÉDATION EN CHIFFRES
Dans 40 % des cas, les victimes qui apparaissent sur les photos trouvées dans Internet ont moins de 5 ans.
Dans 19 % des cas, elles ont moins de 3 ans.
10 % des photos de fillettes ou d'adolescentes que le FBI trouve sur Internet sont produites par les filles ellesmêmes.
Dans de 70 à 90 % des cas, la victime connaît son agresseur.
Dans 50 % des cas, l'agresseur est un membre de la famille.
76 % des victimes d'exploitation sexuelle sur Internet ont rencontré leur agresseur dans un salon de clavardage, et 10 %, par courriel.
De 2 à 7 % de la population pourrait avoir des tendances pédophiles, selon la Clinique des comportements sexuels du Centre de santé mentale Royal Ottawa.
Sources : Centre de recherche de l'université du New Hampshire, FBI,
Journal of adolescent health
Des extraits du livre - À LIRE DEMAIN

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