samedi, septembre 13

les films faits à la maison...non comment

vendredi 12 septembre 2008
Les films faits à la maison déferlent sur nos écrans

Mini-caméra au poing, des bidouilleurs d'images font des étincelles avec des bouts de chandelle. Un phénomène qui essaime surtout via les sites de vidéo sur Internet.
Qu'est-ce qu'un film fait à la maison ? Un film à trois-francs-six-sous, réalisé par des amateurs ou semi-professionnels, avec une mini-caméra DV, un appareil photo ou même un téléphone portable. Un logiciel 3D pour les effets spéciaux, des copains figurants. Le principe ? Liberté totale dans le choix du sujet, le scénario, l'esthétique, le format. Le film fait à la maison, contrairement à la vidéo du mariage de la cousine, s'adresse à un public plus large que la famille. « Ce n'est ni du long-métrage ni de la série télé. C'est une nouvelle narration. Un art brut, populaire, débridé, critiquable... », résume Pat Marcel, réalisateur de l'émission Les films faits à la maison, et traqueur de talents pour Canal +.
D'où vient le phénomène ? Le passage à l'an 2000 a souvent été un déclencheur de ce nouveau genre cinématographique. À cette époque, Canal + confie une caméra à ses téléspectateurs pour filmer leur Nouvel an, tandis qu'à Montréal, le mouvement Kino (faire bien avec rien, faire mieux avec peu, mais le faire maintenant) est lancé par des étudiants en cinéma, inspirés par le tant redouté bug informatique. Le label « Film fait à la maison » vient tout bonnement de l'émission de Canal +, créée en 2003.
Qui est derrière la caméra ? Pas de stars mais des gendarmes ou peintres en bâtiment (le Tunisien Moncef Kahlouha, à découvrir dans le documentaire VHS Kahloucha), ados, artistes, pères de famille, étudiants des Beaux-Arts, retraités.
Quelles sont les limites ? Si les amateurs du genre ne se plient formellement à aucun cahier des charges, ils doivent respecter un minimum éthique pour être diffusés : ni racisme, ni pornographie, ni pédophilie... « Étranges, expérimentaux, les films finissent toujours par trouver un public », indique Simon Dronet, réalisateur nantais.
Où voir les films ? La plus large des vitrines reste Internet. Le graal, c'est faire le buzz (du bruit sur le Net) avec une première page sur le site Dailymotion et 15 000 visionnages. Des festivals s'ouvrent au genre : festival du court-métrage de Clermont-Ferrand, Pocket film festival à Paris (films fait avec un téléphone portable), Off court à Trouville, festival de cinéma brut à Cannes... Des émissions fleurissent sur les télés locales (Sous la douche sur TéléNantes), entre autres marathons du court (à Caen) et Kino cabarets (Nantes, Brest, Rennes...) qui projettent des films réalisés en moins de 48 h.
Isabelle LABARRE.
Les films faits à la maison, spéciale réalisateurs nantais, avec Charlie Mars en présentateur, aujourd'hui, à 23 h 30, sur Canal +. Rens. www.ffalm.com

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